Vous trouverez ci-dessous un document d’amorçage de la réflexion sur ce sujet.

N’hésitez pas à le télécharger (liens en fin de texte) puis à me le retourner annoté, modifié ou complété sur la boîte herve.gouezel@hotmail.com. Je ferai ensuite une synthèse de ces retours, qui sera soumise à la réflexion du groupe de travail qui se sera constitué sur ce thème.

Hervé Gouezel, animateur du thème.


La richesse d’un pays se mesure communément par le PIB, c’est-à-dire par sa Production Intérieure Brute.

La Production est le fruit du travail sous toutes ses formes.

L’évolution du PIB depuis les années 50 a connu deux périodes très distinctes :

  • Un peu plus de 5% par an des années 50 à la fin des années 70 (les 30 glorieuses )

  • Environ 2% par an depuis les années 80

Il y a une corrélation entre le travail et la production de richesse, même si cette corrélation n’est pas linéaire du fait de l’évolution des secteurs d’activité, des gains de productivité du travail, mais aussi de la nature même du travail.

La mesure de la « quantité de travail » doit se faire non seulement à partir de la durée annuelle du travail, mais aussi sur la durée de la période active tout au long de la vie ; c’est donc la résultante de la durée annuelle du travail des actifs et du taux d’activité des 15/64 ans.

Depuis le début des années 50, des évolutions importantes ont modifié les paramètres ; on peut citer, sans ordre prioritaire :

  • L’allongement de la durée des études qui conduit à une entrée sensiblement plus tardive dans le monde du travail avec une baisse significative du taux d’activité des 15/24 ans ( de 60% à 30% ) et, corrélativement, un accroissement de la demande pour des emplois plus qualifiés,

  • L’effet des mesures prises dans les années 80 (35 heures, 5ème semaine de congés, réduction drastique des heures supplémentaires) qui ont entraîné, selon l’INSEE, une baisse de 26% du temps de travail effectif des salariés,

  • La baisse des emplois liés à l’agriculture et à l’industrie au profit des emplois tertiaires (privés et publics) moins générateurs de gains de productivité,

  • Une augmentation considérable du taux d’activité des femmes (de 40% à 60% soit plusieurs millions) avec pour corollaire une augmentation massive du temps partiel (voulu ou subi) et une baisse significative du taux d’activité des hommes

  • Plus récemment ce que l’on appelle « l’ubérisation » avec la multiplication des emplois non-salariés et à temps partiel,

  • Un allongement de la durée de vie dont les effets ont compensé ceux de la baisse de l’âge légal de départ en retraite à 60 ans ; de ce fait le taux d’emploi des 60/64 ans a retrouvé son niveau du début de période,

  • La montée en puissance de la concurrence avec des pays « à bas coûts de production » du fait de la mondialisation des échanges, qui a fait durablement baisser le travail dans les domaines industriels.

Globalement, entre 1950 et 2015 :

  1. Le volume du total de travail produit en France a légèrement diminué, alors que l’emploi, mesuré en nombre de postes, a augmenté de 40% et que la durée annuelle du travail a baissé dans la même proportion.

  2. La croissance du PIB sur la période est due essentiellement aux gains de productivité du travail, ou autrement dit à l’augmentation de la valeur ajoutée du travail réalisé.

  3. Le nombre d’hommes de la tranche 15/64 ans a augmenté de 38% alors que le nombre exerçant un emploi n’a augmenté que de 4%

  4. Le taux d’activité global des 15/64 ans est de 64,2% contre 74,7% en Allemagne et 73,5% au Royaume Uni.

Quelles sont les conséquences prévisibles de ces évolutions sur la Production pour les années à venir ?

Quels sont les degrés de liberté pour influer sur ces évolutions ?

On voit, à la lecture de ces quelques données, que le problème du travail relève de plusieurs tendances lourdes dont les interdépendances sont complexes.

La première tendance lourde est la relative stabilité du volume de travail ; donc, pas d’augmentation de Production à en attendre sur le plan quantitatif.

La deuxième tendance lourde est la baisse des gains de productivité ; donc peu d’augmentation de Production sur le plan qualitatif.

La troisième tendance lourde est la poursuite de l’augmentation de l’emploi féminin, avec ses caractéristiques spécifiques.

La France dispose d’une « réserve » de travail considérable en partie gelée par la concurrence de pays dans lesquels le coût du travail est plus faible, sachant que le coût du travail en France est largement majoré par les charges qui y sont imputées.

Une partie croissante des besoins d’emploi, et donc de Production, n’est pas satisfaite faute de « volontaires ».

Paradoxalement, une baisse du coût du travail (salaires et/ou charges) conduirait à des gains de productivité qui contribueraient à la croissance du PIB -à l’inverse de ce qui se passe par exemple en Chine où l’augmentation du coût du travail pèse sur la croissance-.

Sources : INSEE et IRES

préconisations pour la version suivante :

– obtenir une courbe historique sur les gains de productivité économique pour repérer le point d’inflexion : essayer de corréler cette inflexion avec des événements et en particulier avec des indicateurs de productivité technique

– essayer de projeter dans le futur, si possible avec plusieurs scénarios

– mettre des sous-titres

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