A l’heure des TGV et plus encore des réseaux informatiques, de l’automatisation des lignes de production qui entraîne une diminution drastique des effectifs ouvriers au profit des emplois tertiaires qui n’ont nul besoin de s’effectuer sur site, il semble aberrant de continuer à densifier les zones urbaines avec tous les problèmes que cela induit, que ce soit sous l’angle de la qualité de vie, de l’écologie ou de la sécurité.

On vivrait certainement bien mieux dans un de ces villages qui se dépeuplent à 100-150km des zones sur-densifiées, en habitant une maison avec jardin, pas loin des bois et des champs.

Qu’y manque-t-il donc ? Simplement

  • des réseaux haut débit permettant de travailler chez soi ou dans un « hôtel d’entreprises » situé au centre du village,
  • des lignes TGV permettant de rejoindre une à deux fois par semaine le siège de l’entreprise en moins d’une heure (bien moins que ce que vit la plupart des salariés parisiens).

Là encore les semi-échecs du passé en matière de « villes nouvelles » doivent alerter sur des réflexes technocrates. L’idée serait plutôt d’investir uniquement sur des moyens de communication en laissant ensuite les initiatives privées (individus et entreprises) décider de façon déconcentrée (avec les communes et territoires ruraux) ce qui semble le mieux adapté à leurs souhaits et leurs besoins.

Mais, contrairement aux us actuels, il s’agira de ne pas réfléchir en termes de rentabilité de court terme selon la localisation actuelle des personnes et des entreprises, mais en rentabilité de très long terme, selon la localisation espérée/voulue à l’horizon de quelques décennies.

Les actifs vont où il y a des trains et des réseaux, alors si on construit les trains et les réseaux là où sont actuellement les actifs, on ne fait qu’amplifier le mouvement de concentration territoriale. C’est bien ce que nous constatons actuellement et il n’y a aucune raison que ces déséquilibres ne se renforcent pas de façon exponentielle, si la puissance publique n’agit pas en correctif.

Certes il ne faudra pas méconnaître la rentabilité, mais elle doit être appréciée sur le très long terme et en intégrant toutes les externalités positives, notamment en matière d’environnement, de charges de logement dans les zones en tensions démographique, de la sous-activité économique des zones en perte de population,…


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