Il existe certainement une masse importante d’information sur la production et le temps de travail. En établissant des graphiques séculaires ou décennaux, on devrait pouvoir estimer, de l’évolution passée de la productivité, une projection à l’horizon de 20 ans, voire 50 ans.
Bien sûr cela ne serait qu’un ordre de grandeur, car les produits qui seront fabriqués dans 50 ans n’existent pas encore et ceux d’aujourd’hui seront certainement largement dépassés.
Il y a quand même des produits qui existent depuis très longtemps : c’est en particulier le cas de la nourriture, des matériaux (acier, ciment,…), des produits industriels anciens (vis, clous, tuyaux, tuiles,…). D’autres produits industriels comme le téléphone peuvent également servir à mesurer l’évolution de la productivité sur le long terme.
Connaissant la productivité, définir le temps de travail productif (on verra dans le thème suivant, Nature du Travail, la raison de cet adjectif) nécessite de connaître l’évolution de la consommation, ce qui sera encore bien plus malaisé.
On ne pourra le faire que en bloc, en supposant d’abord que la consommation est sensiblement égale à la production : l’effet stockage-déstockage est à peu près nul, surtout sur une longue période, et le seul écart réel entre production et consommation réside dans l’investissement, lui aussi malaisé à estimer.
Il se peut d’ailleurs que l’investissement soit surévalué, les entreprises ayant intérêt, du moins à court terme, à compter comme investissement toute dépense importante ayant un effet futur, même si au final cet investissement ne produit que peu d’effets positifs et est passé par pertes et profits (ou en augmentation des prix quand l’entreprise est en position dominante sur son marché).
Nota : toutes ces analyses historiques pour projeter des ordres de grandeur sur le temps de travail à venir seront contestables et contestées, mais elles vaudront infiniment plus pour la suite des réflexions que les estimations « au doigt mouillé », où les présupposés idéologiques et moraux (chez les petites gens on dit propos de comptoirs, mais pour les classes supérieures ce serait désobligeant) priment souvent sur la mesure objective et la réflexion approfondie.
A priori, s’agissant d’une analyse.qu’on souhaite neutre et non orientée dans un sens ou dans un autre, il ne devrait y avoir qu’un seul volet ; cela étant, si certains des contributeurs se sentent en désaccord avec les travaux engagés, on pourra créer un deuxième volet où ils poursuivront leur logique différente.
>> Volet unique – Animé par Richard Domps