Rappel du cadre du thème 2.1 : une analyse comparative détaillée et objective

Les déclarations à l’emporte-pièce qui indiquent que tout serait mieux ailleurs et que rien ne va en France, sont encore plus stupides que celles qui sur-valorisent notre modèle de société.

A ce titre, nous ne pouvons que recommander de regarder un remarquable documentaire du réalisateur américain Michael Moore intitulé « Where to Invade Next » (qui envahir maintenant). Instructif et amusant, il donne une vision assez objective de nos points forts, le « nos » s’appliquant à de nombreux pays socialement évolués : Italie, Finlande, France, Portugal, Slovénie, Norvège, Suède, …

Un vrai comparatif plurinational doit mettre en équivalence dépenses privées et publiques pour un raisonnement « à service égal » pour les citoyens.

Ce sera une lourde tâche et nous espérons un concours des sachants qu’ils soient chercheurs universitaires, économistes, membres de think-tank et/ou militants politiques.


Vous trouverez ci-dessous un document d’amorçage de la réflexion sur ce sujet. N’hésitez pas à le télécharger (liens en fin de texte) puis à me le retourner annoté, modifié ou complété sur la boîte richarddomps@gmail.com  Je ferai ensuite une synthèse de ces retours, qui sera soumise à la réflexion du groupe de travail qui se sera constitué sur ce thème.

Richard Domps, animateur du thème.


Nous avons reçu un très intéressant comparatif entre l’Allemagne et la France : notre voisine est une bonne référence puisque c’est un pays à l’économie développée, au niveau de vie comparable au nôtre et qui se porte bien financièrement. Ils notent que les dépenses publiques sont estimées en France à 57% du PIB et à seulement 44% en Allemagne. Ces 13% d’écart, 7% (un peu plus de la moitié) sont justifiés pour des raisons de méthode de comptabilisation, de situation démographique (plus de jeunes en France qu’en Allemagne) et politique (budget de la défense). Et donc que si on voulait suspecter un écart dû aux politiques publiques et/ou à la performance de l’appareil d’État, cela ne serait plus que 6%.

Sur les 6%, 1% serait justifié (celui imputable au chômage, puisque l’Allemagne a un taux de chômage bien moindre), mais les 5 autres % (retraites et aide au logement) semblent injustifiés et on voit donc là une piste d’efficacité à creuser du côté Français.

Ce travail est remarquable, car il prouve que la méthode d’analyse comparative est riche et peut permettre d’avancer dans le sens de l’amélioration concrète du fonctionnement de l’État, ce qui, selon les orientations générales de notre volet gauche, doit précéder la réduction des dépenses publiques,…

si on ne veut pas casser ce qui marche bien…

pour conserver ce qui marche mal.

Vu qu’on suspecte que ce « benchmarking » pourrait être un outil politique puissant pour améliorer réellement le fonctionnement de l’appareil de l’Etat et guider les arbitrages plus politiques (pourquoi dépenser plus pour les retraites, si le retraité moyen ne gagne pas plus), il nous faudrait aller plus loin :

– benchmarker avec d’autres pays

– et surtout subdiviser les dépenses publiques par grands chapitres

Sur ce dernier point par exemple, nous avons entendu un jour que le coût de recouvrement de l’impôt serait de 0,5% en Allemagne contre 5% en France (ou 3%, on ne sait pas bien car cette information est ancienne et entendue une seule fois) : l’écart est considérable et on peut donc suspecter une erreur soit de l’émetteur de l’information soit du récepteur. Quoi qu’il en soit, on ne peut commencer à parler du sujet sans avoir un minimum de connaissances objectives et quantifiées.

Nous pourrions supposer que, depuis le temps que tout le monde veut réduire les dépenses publiques, il existe quelque part dans les statistiques européennes et peut-être françaises, un observatoire qui connaît, sur plusieurs états européens, le découpage des dépenses publiques par fonctions. Certes ce n’est pas forcément très facile, mais on n’imagine que tout le battage qui a été fait sur le pacte de stabilité (TSCG), le 6-packs, le… est assis sur de sérieuses études préalables. Et si ces études préalables n’ont pas été faites avant l’adoption du TSCG (en 2012 donc il y 7 ans!), on est en droit de penser que ces études auront été réalisées postérieurement afin d’aider les différents états européens dans la réduction des dépenses publiques (7 ans, cela laisse le temps d’adresser à chaque office national un guide pour faire remonter les informations budgétaires nationales).

Nous allons donc adresser une demande en ce sens à l’office européen des statistiques et à l’INSEE. Si jamais aucun des deux ne nous répond où s’ils nous répondent négativement (« nous ne pouvons rien vous fournir »), nous pourrons échafauder diverses interprétations :

– l’information existe mais ils ne veulent pas la communiquer et cela posera de graves questions sur la démocratie,

– l’information n’existe pas et cela en dira long sur le professionnalisme de ceux qui se prétendent experts.

En tout état de cause, nous pouvons déjà annoncer les conclusions que nous tirerions d’une non-réponse : les niveaux politico-administratifs européens et français travaillent « comme des cochons » (n’hésitons pas à le dire car c’est bien ce que nous penserions) et ne font rien de concret pour permettre cette réduction des dépenses publiques dont ils abreuvent nos oreilles depuis des décennies.

Nous serions alors tout-à-fait fondés à penser que, soit il n’y a pas réellement de problème de dépenses publiques (dans nos entreprises, nous n’avons jamais laissé sans solution – ou du moins sans action réelle – un problème jugé très important), soit que les administrations, les gouvernements, les organes financiers,… sont incompétents (toujours la même référence à ce que ferait une entreprise normalement gouvernée), soit que c’est une idée purement idéologique et politique avec des buts inavoués, soit…., soit…

En tout cas, nous refuserions une réduction des dépenses publiques aussi mal engagée (2012) et conduite (depuis 2012, soit 9 ans déjà) et demanderions comme préalable qu’on informe objectivement et largement, via un comparatif détaillé, fonction par fonction, des dépenses « publiques » (qu’elles soient effectivement assurées par le public ou le privé) dans les différents états européens.

Il est pour nous hors de question de casser quoi que ce soit (réduire le nombre d’enseignants, de policiers, de magistrats,… et donc le service public associé) si on n’a aucune certitude sur les chiffres réels en Europe.

Conclusion (provisoire) sur ce point :

– nous adressons un courrier à l’office européen des statistiques et à l’INSEE (avec copie à quelques think tanks français au cas où ils en sauraient plus)

– nous continuons à réfléchir sur des idées d’amélioration de l’appareil d’État, mais plus par observation et réflexion que sur la base de certitudes absolues. En effet, il n’est pas besoin de savoir les coûts comparés de recouvrement des impôts pour suspecter qu’on pourrait faire beaucoup mieux pour beaucoup moins cher si on réduisait l’incroyable complexité fiscale (laquelle aide plus les fraudeurs qu’elle ne les contraint).

(à suivre)