Thème 3.1 : une analyse comparative détaillée et objective
Les déclarations à l’emporte-pièce qui indiquent que tout serait mieux ailleurs et que rien ne va en France, sont encore plus stupides que celles qui sur-valorisent notre modèle de société.
A ce titre, nous ne pouvons que recommander de regarder un remarquable documentaire du réalisateur américain Michael Moore intitulé « Where to Invade Next » (qui envahir maintenant). Instructif et amusant, il donne une vision assez objective de nos points forts, le « nos » s’appliquant à de nombreux pays socialement évolués : Italie, Finlande, France, Portugal, Slovénie, Norvège, Suède, …
Un vrai comparatif plurinational doit mettre en équivalence dépenses privées et publiques pour un raisonnement « à service égal » pour les citoyens.
Ce sera une lourde tâche et nous espérons un concours des sachants qu’ils soient chercheurs universitaires, économistes, membres de think tank et/ou militants politiques.
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Vous trouverez ci-dessous un document d’amorçage de la réflexion sur ce sujet.
N’hésitez pas à le télécharger (via un copier-coller du texte, ce sera plus simple qu’un téléchargement.pdf) puis à me le retourner complété et enrichi (boîte :herve.gouezel@hotmail.fr).
Je ferai ensuite une synthèse de ces retours, qui sera la première version soumise à la réflexion du groupe de travail qui se sera constitué sur ce thème.
Hervé Gouezel, animateur du thème.
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Thème 3.1 : une analyse comparative détaillée et objective (volet droit)
En 2015 (référence la plus récente pour l’analyse détaillée de la BdF visée ci-dessous), les dépenses publiques en France représentaient 57% du PIB, contre 44% en Allemagne.
Selon la Banque de France (BdF), qui a publié une étude très détaillée sur la comparaison France/Allemagne sur la base des chiffres 2015, cet écart de 13 points de PIB dans les dépenses publiques s’explique ainsi :
-A hauteur de 7 points, soit plus de la moitié, par des raisons « techniques » (charges d’intérêts de la dette publique, crédits d’impôts comptabilisés en dépenses publiques en France, différences de périmètre entre les domaines publics et privés notamment dans le domaine de la santé et de la retraite, données démographiques –plus de jeunes en France et donc un budget de l’enseignement plus élevé- ou historiques –budget de la Défense supérieur de 0,7 point en France-), qui n’appellent pas de commentaires particuliers.
-A hauteur de 4 points pour les retraites (alors que la population allemande est plus âgée qu’en France !), 1 point pour l’assurance chômage (mais le chômage est deux fois plus élevé en France et le montant par chômeur est voisin) et 1 point pour l’aide au logement (alors que l’efficacité du dispositif français est souvent mise en question).
Cette analyse ne dit rien de la « qualité » des prestations fournies (l’enseignement des élèves, les soins de santé, la protection des citoyens… sont-ils meilleurs en France ou en Allemagne ?) et nous devrons garder en tête qu’il conviendra de travailler constamment sur l’amélioration de l’efficacité des services publics et de leur organisation –comme le fait également l’Allemagne bien sûr-.
Mais au-delà de cette nécessaire efficacité, il faut constater que c’est essentiellement sur la question des retraites –sujet à l’ordre du jour !- et de l’aide au logement qu’il faudra approfondir les analyses et réorienter les politiques conduites par le passé.
Sur le plan des retraites, il est intéressant de noter que le niveau de vie médian des retraités français (1770€ mensuels) était légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population française (1690€ mensuels) en 2015, et alors même que l’on part en retraite en France à un âge plus jeune que dans la plupart des pays européens, et que l’on est donc en France plus longtemps à la retraite qu’ailleurs (d’environ 5 ans -27 ans pour les françaises et 24 ans pour les français, contre respectivement 22 et 18 ans dans l’OCDE-). Tout cela se fait chez nous, et plus qu’ailleurs, nécessairement au détriment des plus jeunes.