On ne pourra certainement pas proposer des réformes à la fois plus sociales et plus démocratiques, sans déréglementer massivement.

Encore faut-il en être bien persuadé car la tâche sera lourde et longue. Si on déréglemente simplement en pensant que c’est une bonne idée, cela ne tiendra pas dans la durée.

Il faudra là aussi faire une analyse historique objective, afin de démontrer que la tendance actuelle de complexification des règles est intenable sous l’angle des libertés individuelles (restrictions de celles-ci) et du niveau de vie (gaspillage de ressources et donc anti-écologique), et qu’elle a généré plus d’effets pervers qu’elle n’a apporté de bénéfices concrets.

Ceux qui défendent un haut niveau de réglementation n’ont pas totalement tort :  » entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui affranchit  » (Lacordaire, lors d’une conférence en 1848)

Mais, au-delà d’un minimum nécessaire (celui qui affranchit), toute réglementation supplémentaire apporte une complexité qui la rend plus difficile à comprendre. Passé un certain niveau, la surréglementation n’est plus au service du faible ; elle se transforme en un outil de domination intellectuelle de la technostructure, ainsi que des classes possédantes qui peuvent rémunérer les experts du droit qui défendront leurs intérêts. Il faudra, là encore, mettre en exergue ce point, en recensant tous les cas où la loi a permis au fort d’opprimer le faible.

Comme on le voit, l’arbitrage sur le bon niveau de réglementation n’est pas aisé : suffisamment pour ne pas revenir à une loi de la jungle où le fort écrase le faible, mais pas trop pour que la loi ne devienne pas un outil irrationnel et aléatoire où les riches oppriment les pauvres.


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