Plus social

Notre version gauche du social-libéralisme VSVL est bien plus sociale que les politiques de gauche que nous avons connues.

Pour prendre des références avec le passé, le gouvernement dont nous nous sentons le plus proche est celui de Lionel Jospin (1997-2002). De tous les gouvernements de gauche de la 5ème République, c’est celui qui a permis les plus grandes avancées sociales tout en obtenant de très bons résultats économiques (à l’époque, ils étaient bien meilleurs que ceux de l’Allemagne). Et si ces bonnes performances économiques ont alors rimé avec progrès social, ce n’est pas du tout un hasard, car c’est un fait constant dans l’Histoire : l’un ne va jamais sans l’autre.

En contrepoint, nous sommes en total désaccord avec la politique de François Hollande où la gauche a abandonné tout volontarisme politique en matière sociale, économique et européenne  : elle fut une politique en parfaite cohérence avec celle d’Emmanuel Macron dont elle a préparé – nolens, volens – l’accession au pouvoir.

 

Plus compétent en économie

La gauche a (enfin) appris qu’on ne pouvait pas distribuer plus qu’on ne produisait. Il lui reste à apprendre qu’on ne peut pas produire plus qu’on ne consomme et que l’austérité budgétaire et monétaire ne peut que pénaliser l’économique et le social (oui, les deux simultanément, contrairement à ce que pense la vulgate).

Subjuguée par la plupart des professionnels de la finance et du droit, la haute administration, la grande majorité des universitaires et des médias, la gauche s’est laissé gagner par l’idéologie « mainstream » (courant dominant), laquelle fait appel à des intuitions largement partagées, mais pourtant fausses.

L’erreur la plus flagrante est qu’il suffirait de réduire la dépense publique pour réduire les déficits. Pourtant cela ne fonctionne pas ainsi : ces idéologues – qui n’ont jamais confronté leurs théories avec la réalité – oublient tout simplement que ces dépenses ont un effet multiplicateur sur  l’activité et donc la ressource fiscale. Ils pourraient pourtant constater que la Grèce – qui a suivi à la lettre les recommandations d’austérité – ne s’en sort pas et plonge dans la misère, alors que le Portugal – qui les a mises de côté – est en bien meilleure situation.

Le sujet est bien plus complexe qu’ils veulent le croire ou le faire croire. Mais ils préfèrent s’en tenir à un schéma simpliste mais largement partagé, comme si les mécanismes budgétaires d’une nation étaient identiques à ceux d’une famille ou d’une entreprise. C’est cette analogie complètement erronée avec des principes d’économie privée (ne pas dépenser plus qu’on ne gagne), eux parfaitement justifiés, qui fait que cette idéologie mainstream est si populaire dans toutes les couches de la société.

Mais un erreur peut être largement partagée, cela ne la rend pas véridique. Voir le nombre de personnes qui croient encore que la terre est plate.

Nota : il n’est pas de notre propos de dire qu’il faut dépenser sans compter, puisque nous prônons précisément une baisse des dépenses improductives et notamment celles liées à la sur-réglementation, publique ou privée. Mais il y a dépense et dépense : les dépenses inutiles, qui d’ailleurs profitent plutôt aux tenants du système, et les dépenses de solidarité et d’investissement, qui profitent à tous et permettent de « faire société » tout en progressant économiquement et écologiquement.

Plus responsable

Ce courant « mainstream », qui explique que les salariés sont trop payés en oubliant de faire savoir que les dirigeants et actionnaires ont vu leur revenus croître beaucoup plus que les salariés ou les allocations sociales (non seulement en valeur absolue mais aussi en pourcentage), se trompe régulièrement et en toute occasion, parce que ses œillères l’empêchent de comprendre la réalité, de l’analyser en toute objectivité et donc d’explorer des voies réelles d’amélioration.

Ce courant de pensée est ultra-majoritaire au sein de la classe dirigeante : on ne s’étonnera donc pas que les pires idéologies  aient du succès sur Internet, quand les élites ont un niveau de réflexion aussi pauvre et peu inventif, bien en-dessous de ce qu’on serait en droit d’attendre de gens qui ont fait de longues études (et d’ailleurs perçoivent généralement de bons revenus).

Le vrai remède contre le populisme et, pire encore, les nationalismes et extrémismes, c’est une pensée républicaine forte, avec de vraies élites qui se sentent en devoir envers le peuple, parce qu’elles en proviennent, le respectent et l’aiment, même avec ses défauts. C’est à elles de se mettre à son service, pas l’inverse !

Plus efficace

Notre développement productif est suffisant pour autoriser un bien-vivre pour tous. Encore faut-il construire le bon système qui conjugue dynamisme et solidarité.

Ce bon système n’est certainement pas un État omnipotent qui régente tout et rien, qui interdit ou oblige plus que de raison, comme commence à le faire le système soi-disant libéral, qui réglemente de plus en plus et attente aux libertés individuelles.

Mais le bon système ne saurait être non plus un État aux abonnés absents qui retransmet paresseusement les ordres (ou l’absence d’ordres) d’un « marché » sans tête ni cervelle.

La solution est à rechercher auprès d’un Etat-stratège qui définit les grandes lignes politiques en mobilisant les énergies de tous, scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, professionnels, travailleurs et simples citoyens, et qui délègue au maximum l’exécution afin de favoriser toutes les initiatives qui vont dans le sens souhaité.

Rien à voir avec le libéralisme actuel qui ne sait pas où il va, mais le fait avec un luxe de réglementations et de contraintes privées et publiques, lesquelles pénalisent l’activité et l’emploi, en excluant les moins favorisés, dans nos villes comme dans nos campagnes.

Mieux piloté

Ce grand mouvement de déréglementation que nous appelons de nos vœux ne peut s’envisager qu’en développant un contrôle citoyen éclairé par des experts techniques, juridiques et financiers pour le guider dans ses avis. Tout l’inverse de la dictature grandissante de normes et procédures appliquées avec sévérité par des organismes complètement autonomes, publics ou privés, hors de tout contrôle démocratique.

Une application intelligente et bienveillante de quelques grands principes fera bien plus pour la réduction des inégalités et le développement des libertés individuelles, que ces innombrables règles, contre-règles, contre-contre-règles,… qui ne gênent guère les puissants et les filous (si la loi fiscale était simple et logique, il n’y aurait pas tant d’experts bien rémunérés pour la contourner) mais insécurisent tous les individus simples et honnêtes, comme vous et moi.

Pour résumer

Le social-libéralisme VSVL-volet gauche n’est pas une option de gestion un peu plus sociale de l’État. Il est encore moins un aventurisme vers des « solutions » autoritaires et contraignantes pour les libertés.

C’est une pensée progressiste et dynamique qui veut augmenter la place de l’homme et de la démocratie dans les décisions structurantes :

  • en amplifiant les mécanismes de débat public et en leur conférant un poids plus important
  • en privilégiant l’économie réelle, la nature et l’homme, sur le comptable et le financier
  • en privilégiant un contrôle citoyen éclairé par des experts.