L’énergie source d’amélioration des conditions et de l’espérance de vie

La maîtrise et l’accès à des formes et des quantités d’énergie de plus en plus importantes ont depuis l’aube de l’humanité permis à l’homme d’améliorer ses conditions de vie et son espérance de vie. Après s’être contenté de se réchauffer au soleil, l’homme a appris à maîtriser d’autres « énergies primaires » :  la maîtrise du feu a apporté la cuisson des aliments et le moyen de se réchauffer,  la domestication a apporté la force animale pour les besoins de l’agriculture et du transport,  la force du vent a été utilisée pour les transports maritimes,  le vent et l’eau ont été utilisés pour leur force motrice dans les moulins,….  Les énergies « fossiles » charbon/tourbe/lignite ainsi que pétrole et gaz sont venues compléter le bois  pour apporter des sources de chaleur et via la machine à vapeur apporter de la force motrice. Ces énergies fossiles ont aussi représenté une première étape de « concentration/densification » de l’énergie : besoin de moins de matière et de moins d’espace pour une quantité d’énergie équivalente.

Vers la fin du 19ème siècle l’électricité émerge en tant que « vecteur d’énergie », la première centrale hydroélectrique voyant le jour à Saint-Moritz en Suisse en 1879. Le fait que toute forme d’énergie primaire peut être utilisée pour produire de l’électricité,  qu’en terme d’énergie finale l’électricité peut être utilisée dans la quasi totalité des domaines (chauffage, éclairage, force motrice,…), que son transport et sa distribution peut être assurée par des objets statiques (câbles électriques)  ont conduit à un essor très important des usages de l’électricité au 20ème siècle au point qu’aujourd’hui on en parle comme d’un produit de première nécessité. La notion d’ « usages spécifiques » de l’électricité correspond aux besoins que seule l’électricité peut  couvrir. Elle comprend par nature le fonctionnement des appareils électroniques et aussi, par extension, l’éclairage et le fonctionnement de l’électroménager tant on n’imagine plus revenir à la bougie pour s’éclairer ou aux moteurs thermiques pour faire fonctionner réfrigérateur ou lave linge. Par contre pour le chauffage et la cuisson, l’électricité reste une possibilité parmi d’autres.

Dans la seconde partie du 20ème siècle, s’est développée l’énergie nucléaire « fissile » utilisée essentiellement pour la production d’électricité et marginalement de chaleur. A ce jour, c’est la source d’énergie dont le niveau de concentration est le plus élevé, bien au delà de celui atteint avec les énergies fossiles.

L’envers de la médaille

L’énergie a de tout temps été utilisée dans les conflits : de la force musculaire utilisée pour envoyer une pierre vers l’ennemi ou pour stocker dans la corde d’un arc l’énergie nécessaire à l’envoi d’une flèche à la bombe atomique en passant par l’énergie chimique des explosifs dits armes conventionnelles.

Cette énergie là ne fait pas partie de notre propos et nous n’en parlerons plus par la suite.

Avec les nouveaux paradigmes que sont le réchauffement climatique et la question écologique, la consommation d’énergie va-t-elle devenir la source de tous les maux ?

Réchauffement climatique

En 1988, le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’ Evolution du Climat) a été créé par deux institutions des Nations Unies : l’Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l’environnement. Selon les études du GIEC, le climat de la terre serait en train d’évoluer dans le sens d’un réchauffement à une vitesse inédite dont l’explication serait l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère générée par l’activité humaine et essentiellement par le CO² dégagé lors de l’utilisation des énergies fossiles.

On a utilisé le conditionnel car il reste des climato-sceptiques. Ceci dit, qu’on croie aux conclusions du GIEC ou qu’on ait un doute sur ses conclusions, une stratégie de minimax regret ne conduit-elle pas dans les deux cas à faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité ? En effet les risques associés au mauvais choix sont très différents et surtout très disproportionnés : si on ne croit pas au réchauffement climatique et qu’on se trompe, il y a risque de rendre inhabitable une partie de la planète (zones côtières du fait de la montée des océans, apparition de nouvelles zones désertiques) et de multiplication des événements météorologiques violents,  dans l’autre cas, si  on lutte contre le réchauffement climatique alors que ce n’était pas nécessaire, il y a risque pour les 2 ou 3 générations à venir de se priver sans raison des énergies fossiles mais en contrepartie de les laisser en héritage aux générations suivantes.

Ecologie

Le champ couvert par les préoccupations écologiques va bien au delà du seul réchauffement climatique et du domaine de l’énergie : préservation de la biodiversité, pollutions en tous genres, épuisement des ressources, …

Les réponses apportées par les uns et les autres aux problèmes soulevés sont diverses et comme certains de ces problèmes ne sont pas décorrélés du modèle économique souhaité, alors on retrouve des clivages dont le clivage droite/gauche mais pas forcément uniquement celui-là ni le clivage droite-gauche traditionnel.

Donnons à titre d’exemple deux visions très différenciées :

Vision 1 : Croissance et développement durable

Dans cette vision ou dans cette cible, si on se limite au domaine de l’énergie,  on va travailler sur l’efficacité énergétique (rendre le même service en utilisant moins d’énergie) et surtout on va rechercher des sources d’énergie si possible abondantes, sûres, le moins cher possible et compatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique donc n’émettant pas de CO².

Sur le plan économique, cette vision reste en principe compatible avec l’économie de marché.

Vision 2 : Décroissance

Dans cette vision, la réduction de l’empreinte écologique de l’homme dans tous les domaines est une priorité qui est atteinte par la décroissance de l’activité économique, facilitée par une limitation de la satisfaction des besoins individuels associée à une baisse de la démographie. La consommation en général et, en prenant comme argument le réchauffement climatique, la consommation  d’énergie en particulier doit fortement baisser :  « la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas ». Il ne s’agit plus ici uniquement de l’efficacité énergétique, mais aussi de la sobriété énergétique, c’est à dire « apprendre à se passer de ». Pour inciter à cette baisse de la consommation, une énergie en quantité et qualité restreinte et à prix élevé est plutôt un facilitateur. Sur le plan économique, cette vision est moins compatible avec l’économie de marché que la précédente.

On voit donc qu’une réflexion sur l’avenir énergétique du pays ne se résume pas à une simple réflexion « technique » sur les avantages et inconvénients des différentes sources d’énergie, néanmoins il sera nécessaire d’en passer par là.

Nous allons examiner cette thématique de l’énergie à travers les thèmes suivants :

 

 


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