Si la conclusion de ce thème d’étude sera certainement en faveur de plan d’aménagement à long terme, il faudra néanmoins s’intéresser aux échecs des plans économiques dans le passé et aux diverses raisons qui les ont fait disparaître quasiment partout dans le monde.

On peut d’abord penser que les plans passés n’étaient pas du tout des plans stratégiques de long terme, mais plutôt des plans opérationnels de court terme. En France, c’étaient des plans quinquennaux, ce qui est ridiculement court quand les investissements ont une durée de vie de l’ordre du siècle (voire de plusieurs siècles).

Pour l’aménagement du territoire, la bonne mesure serait plutôt sous forme de plans stratégiques à 50-100 ans, ensuite déclinés en plans d’exécution à 15-20 ans ; ces derniers seraient actualisés tous les 5ans, afin d’intégrer des inflexions issues des constats tirés des investissements passés (notamment de ceux des 20 dernières années), des évolutions des techniques et des souhaits politiques de la population.

Ces plans doivent s’imposer aux politiques gouvernementales, car on ne peut imaginer interrompre une ligne TGV au bout de 100 km parce qu’une nouvelle majorité estimerait qu’il faut faire des économies budgétaires ou qu’il faut irriguer un autre territoire que celui qui était envisagé au départ. On remarquera que, à ce niveau de coûts, l’État ne peut se défausser auprès « d’entreprises publiques », car qui assurera le financement et éventuellement l’équilibre d’exploitation de celles-ci, si ce n’est lui-même ?

Ceci induit que, pour s’imposer aux gouvernements, donc aux électeurs, il faut que ces plans aient un niveau d’élaboration démocratique « élevé » avec des organes d’élaboration qui regroupent des politiques élus et des instances d’approbation citoyennes.

Enfin, et toujours pour « protéger » ces investissements stratégiques des revirements comptables gouvernementaux (cf. les délais sans cesse allongés pour le réalisation du réseau du Grand Paris et même des quasi-disparitions de l’interconnexion sud du TGV en Ile-de-France comme de la navette TGV directe entre les deux aéroports franciliens), il faudra réviser la comptabilité nationale pour que les investissements de long terme de soient pas inclus dans les budgets annuels de l’État. Il suffirait  d’adopter pour l’État les mêmes règles que celles des communes.

Nota : cette réforme comptable semble tellement évidente qu’il y aura lieu de s’enquérir pourquoi elle n’a jamais été décidée. Est-ce simplement le fait d’une grand paresse intellectuelle des présidents et gouvernements successifs, toutes tendances confondues, ou y a-t-il une difficulté réelle que nous ne voyons pas ?


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