Rémunérations

Pendant des siècles, les rémunérations étaient directement issues de la production réelle.

Avec la révolution industrielle, ils devinrent proportionnels au temps passé, modulé par la qualification.

Désormais, les rémunérations sont plus fondés sur des appréciations immatérielles et sur des situations acquises :

  • en haut, ceux qui sont proches du pouvoir ou bien dans des niches « libérales » (fort bien réglementées et contingentées, en fait : c’est bien pour cette raison que la rémunération est élevée)
  • au milieu, ceux qui accomplissent une production réelle, des tâches intellectuelles ou administratives, et qui reçoivent des rémunérations bonnes, moyennes ou faibles, suivant la position dans la hiérarchie
  • en bas ceux qui sont exclus de la sphère du travail et ne touchent pas de rémunération à proprement parler (mais des allocations, souvent peu élevées).

Ces rémunérations sont-elles proportionnelles à la contribution productive ? Pour certains théoriciens de la valeur de marché, les fortes rémunérations ne sont justifiées que par de fortes contributions économiques : si quelqu’un n’a aucune utilité productive pourquoi une entreprise en concurrence ne ferait-elle pas l’économie d’une rémunération ? Pour d’autres théoriciens en revanche, le marché est imparfait et les rémunérations s’expliquent par bien d’autres facteurs que la productivité de la personne considérée.

Pour trancher dans un sens ou un autre, il faudrait des mesures objectives de la relation entre contribution et rémunération, dans le temps (s’est-elle renforcée ou amenuisée?) et dans l’espace (diffère-t-elle suivant les pays ?)

Revenus

Les revenus nets sont les rémunérations augmentées des transferts sociaux reçus (retraites, allocations chômage, remboursements maladie) et diminuées des cotisations sociales et des impôts.

On peut supposer que, au global, il y égalité entre rémunérations totales et revenus nets totaux, ce qui est une transposition en économie de la loi de Lavoisier : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.

Pour autant, « notre marque de fabrique » est de ne pas accepter des idées sans avoir vérifié concrètement si elles s’appliquent bien dans la réalité. Il nous faudra donc mobiliser le concours d’économistes et statisticiens pour vérifier si cette égalité est bien réelle.

Merci par avance pour leurs concours.

Revenus et production

A l’épargne près, les revenus nets se transforment en dépenses et donc en demande de biens et services ; l’épargne se transforme aussi peu ou prou en investissement (direct ou par un autre acteur à qui l’on prête) et donc en demande de biens et services.

Au final on peut donc certainement établir une équation rémunérations totales = revenus totaux = dépenses totales (particuliers+administrations) = production totale de biens et services

Donc, si on n’arrivait pas à maintenir un bon niveau de revenus, les dépenses fléchiraient et à son tour la production. Serait-ce le début d’un cycle récessionniste dont personne ne peut prédire jusque à quel niveau il pourrait baisser ?

Rappelons que historiquement, le monde occidental fut celui qui éleva le plus son niveau de production tout en ayant le niveau de vie moyen le plus élevé. On ne saurait dire si c’est l’un qui a tiré l’autre vers le haut ou l’inverse, mais en tout cas la corrélation est forte.

On pourrait s’interroger sur l’intérêt d’un débat qui semble plus théorique que réel et sauter directement au thème 2.4, mais ce serait une erreur, car la plupart des dissensions actuelles proviennent d’une différence d’appréciation sur ces questions de dépenses et revenus. La preuve, même chez VSVL, on a cru devoir ouvrir deux volets de de réflexion.

 

Pour le premier volet, nous adapterons le qualificatif « équilibré » pour signifier que, dans le débat faut-il conduire une  « politique de la demande » ou une « politique de l’offre », ce volet refuse de privilégier l’un des leviers d’action.
Nota : aussi bizarre que celui puisse paraître cette attitude « équilibrée » n’est pas du tout un standard dans le débat politique. Face à ceux qui veulent développer l’offre tout en contenant les salaires et revenus (où vendre les surplus, à l’étranger ? Si oui, pourquoi se fatiguer pour livrer gracieusement d’autres pays ?) on trouvent ceux qui veulent développer les revenus sans trop savoir ce que permettront d’acheter ces surcroîts de revenus (est-ce l’étranger qui fournira les biens et services supplémentaires ? Mais l’étranger est-il prêt à nous fournir des biens et services sans rien en échange ?)
Pour cette approche dite « équilibrée », aucun texte de proposition n’est actuellement présent.

Le deuxième volet fait déjà l’objet d’une première proposition de rédaction : il est plus centré sur la description chiffrée des revenus et nous l’intitulons donc « économétrique ». Il reste à étudier la relation production-revenus et éventuellement à argumenter en faveur de la politique de l’offre ou de la politique de la demande, si la conclusion était que l’une des deux pilote l’autre.

>>  Volet Equilibré – Animé par Richard Domps

>>  Volet Econométrique  – Animé par Hervé Gouezel